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Bases du jeu

Un peu de discipline

Pourquoi tant de haine ?

Pourquoi se prendre la tête avec des techniques au nom barbare ? Ou en fait pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et simplement jouer… Mais alors pourquoi diable êtes vous en train de lire ces lignes ? Je crois qu’en fait pour prendre vraiment du plaisir, il faut que le son sorte naturellement, et surtout qu’il devienne un réflexe : on pense le son, on sort le son, ce qui permet également de parler dans le didje un dialecte que parfois seuls certains initiés connaissent, comme c’est souvent le cas avec les aborigènes d’Australie.

Ainsi donc, Biolodidje pourra vous aider (peut-être) à sortir le son spécifique que vous recherchez, puis le reste du boulot viendra de vous, puisque c’est en pratiquant que l’on apprend. Je vous conseille donc de :

  • jouer un petit peu tous les jours si les voisins vous le permettent, tout comme un athlète de haut niveau s’entraînera tous les jours.
  • pratiquer un petit peu tous les jours. J’entends par là que vous jouez pour le plaisir, et que vous vous forcez à pratiquer afin de travailler les sons qui vous font défaut. La Respiration Circulaire (RC) vous en fait baver, alors exercez vous à la RC, sans forcément essayer de sortir des pires sons. Les survibrations sont votre point faible ? Alors essayez de jouer tout en survibrations, séparément au début, puis petit à petit avec la RC…

Comme le confirme Gauthier dans cette vidéo: pratiquez !

 

Jouer dans un endroit “amplifiant”

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Revenons à des choses plus terre à terre. Inutile sans doute de vous rappeler de jouer dans un endroit où vous vous entendez bien, autrement dit où votre son –qui sort en gros au bout du didje- rebondisse sur une surface et parvienne à vos petites (ou grandes) oreilles, de manière amplifiée ou tout au moins pas trop déformé ou diminué : évitez donc les tapis et autres surfaces en boite d’œuf, et préférez une surface plane (on peut jouer perpendiculairement au sol si le didje n'est pas trop grand), contre le mur ou mieux encore dans le coin d’une pièce. Mais le must reste bien sûr dans la salle de bain, avec les éviers, coins carrelés et surtout…les baignoires !! (bien qu'amplifiant souvent un peu trop les basses).

Enregistrez-vous

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Pour ceux qui des sous, il y a bien sûr les micros et autre amplis. Vous gagnerez en puissance, et donc en précision, puisque vous n’êtes plus obligé de souffler comme un sourd pour vous entendre ! Seul Hic, les voisins, là encore, peuvent tirer une gu**le de 300 mètres. Cherchez donc une cave (comme l’association Vent du rêve à Paris !), une grotte ou une église avec la permission du Saint-Patron.

Vous pouvez aussi vous enregistrer, afin de mieux pouvoir juger de vos performances, à posteriori… et même comparer votre jeu naturel et sous alcool ou autre… Personnellement, j’ai arrêté de fumer 3-4 mois après Airvault II, et de boire juste après Airvault III, mais chacun fait ce qu’il lui plait. Simplement, les raisons qui m’ont fait arrêter de fumer, m’ont fait comprendre que l’alcool agissait de façon quasiment identique, d’où mon arrêt de ces deux drogues… Vive le naturel ! Cela dit, chacun fait ce qu'il veut; rappelons simplement que c'est la dose qui fait le poison, et que tous abus ou extrême (quel qu'il soit) est mauvais. De plus, ces drogues bousillent toutes deux la gorge, lieu de naissance du son produit dans le yidaki.

Condition physique

Vous devez également être assez zen quand vous jouer. Cela vous gênera si vous êtes crispé, entraînant une consommation inutile d’oxygène. Toujours est-il que vous devez être bien, et c’est la raison pour laquelle Alan Dargin disait qu’il faut se faire craquer le coup, mais attention, allez–y cool !! C’est pas la peine de vous le démonter, surtout si vous êtes à froid !! Cela vous fera souvent prendre conscience que vous jouez avec les épaules relevées (et donc avec les trapèzes crispés). Dans la même optique, si vous respirez vraiment par le ventre (descente du diaphragme, et donc des viscères lorsque vous inspirez), les muscles abdominaux ne seront presque jamais contractés (sauf peut-être lors de cris puissants), ce qui vous économisera de l’oxygène et vous évitera une tension inutile (voir le paragraphe concernant la RC avec le diaphragme). Les aborigènes respirent ainsi lors de jeux traditionnels, permettant de jouer très longuement sans se fatiguer lors de cérémonies. Le yidaki doit se jouer sans aucune tension néfaste. Ce n’est pas la peine non plus de souffler trop fort dedans ou d’essayer de lui faire sortir des sons “à l’insu de son plein gré” (les survibrations par exemple). Ces sons viendront avec la pratique, mais doucement, et sans tension. Ne soyez pas bourrin avec votre didje, il vous le rendra bien. De plus, si vous respirer circulairement (et donc plus ou moins avec le ventre), je vous déconseille la grosse plâtrée de tartiflette ou de frites arrosées de 3 litrons de bière qui mousse ! Il vaut mieux être + /- à jeun. Encore que certains préconisent d'avoir le ventre un peu rempli: les viscères, en relachant le ventre, tirent alors le diaphragme vers le bas, facilitant l'inspiration. Encore faut-il ne pas être plié en 2 (sinon les viscères, elles descendent pas). Les positions de jeu sont variables en fonction du jeu, du joueur et de l’occasion :

  • la position de l’aborigène, à terre, soutenant le bout du didje avec un pied (nu),
  • assis : en lotus, ou à genoux
  • accroupi en équilibre
  • debout avec porte didjeridu ou sans, permettant le jeu avec danse (le rythme de notre corps peut alors s’apparenter au rythme du jeu).

Dans tous les cas, un conseil important : essayez de garder votre dos bien droit, et de ne pas être voûté ! De même, il faut se chauffer les cordes vocales un minimum avant de se les faire péter en criant comme un dingue (ah ! ah ! pas si loin du dingo, ça !). Tous les chanteurs professionnels (et même ceux de la starnakakadémi) vous le diront (comme dans toutes pratiques sportives d’ailleurs) : l’échauffement est notre ami. De plus, les didjeridus sonnent mieux lorsqu’ils sont un peu humides et chauds, à un tel point que certains joueurs passent de l’eau dedans (parfois savonneuse) avant de jouer, comme l’avait fait A. Barthos (si je ne me trompe) lors du 1er festival de didjeridu, guimbarde et chant diphonique à Airvault). Ce n’est vraiment pas superflux de dire cela. On peut commencer (et finir) toute session de didjeridu par un jeu méditatif ! Cela permet de se chauffer la voix, surtout si l’on émet des vocalises au fur et à mesure que l’on joue.

Le didje n’est que le prolongement de notre bouche !

Il faut bien se rendre compte que le didje n’est là que pour amplifier les vibrations de nos lèvres (et autres), et que c’est finalement un prolongement +/- naturel de notre bouche qui doit quelque peu amplifier les vibrations prenant naissance à nos lèvres (ou cordes vocales, ventre…). Cette similitude avec la parole fait qu’il faut jouer dans le didje en articulant bien, notamment au niveau du son produit par les lèvres. Ainsi pourra t-on avec les différents sons (lèvres, gorge…) parler et donc émettre toutes les voyelles :

  • a, ê, i, o, le u étant assez difficile pour le son labial.
  • a, ê, et peut-être le plus facile, le ou ; le i, o étant un peu plus difficile pour les vocalisations.
  • idem avec les sur et même les sous vibrations !

Position de la langue et volume de la cavité buccale

Étudiez donc bien la position de votre langue, et le volume de votre cavité buccale (qui fait office d’une sorte de caisse de résonance) qui en découlent lorsque vous parlez :

  • le i nécessite un petit volume et donc une langue plaquée contre votre palais…
  • …contrairement au o nécessitant un gros volume de bouche et donc une langue plaqué sur le plancher, voire une mâchoire inférieure descendue légèrement. C’est sûr, pour peu que vous sachiez parler, vous faîtes cela inconsciemment. Et bien c’est pareil dans le didje !

Position des lèvres

Il en est exactement pareil des lèvres, sauf qu’intervient la notion de force de pincement : plus vous faîtes un son aigu et/ou strident, plus le pincement des lèvres doit être fort, jusqu’à être exagéré lors de surpression et survibration, et au contraire très relâché lors de sous pressions. De même, vous vous rendrez compte que si vous voulez tenir un i labial, vous devrez pincer généralement plus fort que pour une note moins aiguë (un a par exemple).

Position relative des mâchoires

La position de la mâchoire supérieure par rapport à l’inférieure peut aider pour faire les sons aigus en général (et survibrations) par rapport au son grave (et soupressions). En effet, pour les personnes “normales”, la rangée de dents supérieures est devant la rangée inférieure.
Les lèvres sont à peu près au même niveau, mais en déplaçant en avant ou en arrière la mâchoire inférieure, on va mettre en avant l’une ou l’autre de nos lèvres, et ainsi simplifier la sortie d’un son:

  • aigu (ou survibration) en reculant notre mâchoire inférieure (avec la lèvre inférieure), ou au contraire un
  • son grave (ou soupression) en avançant cette même mâchoire (et lèvre).

Avant même de jouer sur la position relative de nos chères mandibules, il est parfois plus aisé de bouger le didje ou la tête : ainsi certains d’entre vous auront peut-être déjà vu des joueurs pros relever la tête (comme s’ils regardaient vers le haut) lorsqu’ils font des survibrations, et inversement baisser la tête pour les soupressions. Cela revient au même que d’incliner le didje respectivement vers le bas ou vers le haut (mais c’est peut-être moins pratique, quoique). On peut bien entendu faire un mix de ces trois méthodes et donc si vous inclinez le didje vers le bas tout en regardant en haut avec la mâchoire inférieure reculée, vous ne pouvez que faire une survibration !! Pour plus d’informations, et surtout des dessins explicatifs, se reporter aux paragraphes correspondants aux survibrations et soupressions.

Puissance du souffle

La puissance du souffle ancestral va en général de paire avec le pincement des lèvres : plus on souffle fort, plus il faut pincer les lèvres, et inversement… tout une question de feeling et de se rendre compte quand on perd le son. Ainsi il faut déjà souffler plus fort pour les survibrations (quoique), mais encore plus fort pour les “harmoniques en survibration” (je ne sais pas comment les appeler), et ainsi pouvoir faire des i, a, o en survibration. Il est possible qu’on saute encore une octave… ? Avis aux musicologues ! (le solfège manque… :( )