[ Mental OFF ] Beaucoup de personnes me questionnent quand au choix de la branche, mais comme pour tout dans la vie, il faut expérimenter et pratiquer. Certains préféreront le chêne, d'autre l'érable, là où les aborigènes ne jurent que par (?) l'eucalyptus. Il est donc temps d'arrêter le mental et de pratiquer, de faire vos propres erreurs (branche pourrie, trop fine ou trop large, trop tordue, avec trop de noeuds…), pour mieux progresser et évoluer.
Outils : scie égoïne, scie à bois, tronçonneuse, hachette… dents ! Bien sûr cela veut dire le choix de votre futur didje, et c’est bien là que réside tout l’avantage de pouvoir fabriquer soi même ses didjeridus :
Didgeridoo : utiliser du bois vert ou du bois mort ?
- petite branche pour les didjes traveller,
- branche / tronc droit.e ou biscornue à souhait (attention, travail, recollage… complexes !). Les aborigènes utilisent des bopis relativement droit, car tout est plus simple : le son y circule plus facilement, la coupe et le travail de la branche est plus simple et surtout le transport est simple par la suite ! (faire rentrer une branche tordu dans une voiture, métro etc)
- choix de la taille et du diamètre en fonction de la note finale voulue : plus c’est long, plus c’est… grave !
- cherchez et choisissez une branche avec le moins de ramifications possibles, car à l’origine de nœuds (futur point faible), tout au moins au premier tiers du didje, là où le son est formé… car après tout, un gros nœud en fin de didje peut être utilisé pour agrandir une éventuelle cloche. C’est pour ces deux raisons que les troncs sont particulièrement appréciés…
- en forme d’entonnoir, mais pas obligatoirement, car vous pourrez donner cette forme avant même de le couper en deux… ainsi il est possible parfois de diminuer le diamètre de moitié pour l’embouchure, par rapport au diamètre d’origine. Cette forme permet d’avoir à la fois une bonne backpressure au début du didje (aisance de jeu, RC et des survibrations), ainsi qu’une sortie évasée et donc une bon niveau sonore. Plus le didjeridu est en forme d'entonnoir (différence de diamètre importante entre l'embouchure et la sortie), et plus il sera grave.
- elle doit être la plus sèche possible, et il est ainsi plus simple de couper des branches d’arbres déjà tombés à terre (l'idéal est sans doute le bois mort sec sur pied, en général pas trop pourri, mais assez sec). Ainsi elles seront plus faciles à creuser et le bois ne travaillera quasiment pas après, ce qui évite les fissures.
- justement, les fissures… elles sont à éviter, mais ne délaissez pas une superbe branche pour une petite fissure, car on peut la diminuer lors du collage (en serrant et en la remplissant de colle), ou scier la branche en deux en utilisant justement cette fissure,
- méfiez vous des branches à terre, car elles ont tendance à avoir pourri au contact du sol humide. D’ailleurs, préférez aller à la pêche aux branches par temps sec (particulièrement l’été).
- Si vous vous décidez pour du bois coupé, choisissez votre branche ou votre tronc et coupez-le... Il n'empêche, c'est dommage de sacrifier un arbre (surtout sous les yeux du garde forestier… On peut parfois demander à l'ONF pour avoir le droit de récupérer quelques branches tombées au sol…comme par exemple dans les petites forêts protégées d'eucalyptus à l'ouest de l'île de la Réunion) alors qu'il y a de beaux bouts de bois partout. Par contre si vous coupez du bois vivant, évitez le printemps surtout si vous voulez travailler en "vert" : le bois est gorgé de sève et se fend dès l'écorçage. Les anciens coupaient le bois d'ouvrage autour de noël (c'est à ce moment là qu'il y a le moins de sève) et le bois coupé à cette période là est réputé pour ne pas travailler. Vous pouvez aussi choisir une lune "descendante" pour couper... si ça fait pas de bien, ça ne fera pas de mal non plus.
Quelle est la meilleure essence de bois pour fabriquer un didgeridoo ?
Pour ce qui est du choix de la meilleure essence, cette question a nourrit pas mal de fantasmes dans les colonnes de France Didgeridoo de la part des amoureux du bois que nous sommes, mais en fait ça n'a pas grande importance, si vous n'êtes pas à la recherche d'un Stradivarius.
Nombreux sont les fabricants de didge disant que le type de bois à bien moins d'influence sur le son que la forme intérieure et l'état de la surface intérieure. Donc, dans un premier temps :
- évitez juste les résineux qui poissent les mains et ont plein de noeuds (genre sapin)
- évitez (encore que) les bois bien durs genre chêne qui vous dégoutterons vite fait (mais cette espèce d'arbre se révèle très bonne, pour peu que vous ayez pris l'habitude de creuser, avec de bons outils).
- L'acacia (ou faux acacia = robinier) est une bonne essence pour le début, car assez fibreux, et on sépare les fibres assez facilement, et ce parfois sur toute la longueur du didje en une seule fois ! Ce bois est assez jaune, sert de piquet de ferme.
- Du bouleau en forêt, du peuplier ou du saule près de l'eau, du séquoia à yellowstone....