Cela consiste en un ponçage et une couche de protection, non obligatoire, mais conseillée.
Ponçage définitif
Outils : Plane, ponceuse électrique rotative, papier de verre moyen 80 et 120, lime à bois mi-courbe.
En général, les deux parties ne se joignent pas pile-poil, il faut donc procéder à un raboutement : utiliser la plane d’abord (avec des mouvements de cisaillement) pour les faire correspondre. Là vous enlèverez le surplus de colle, et verrez peut-être qu’il manque de la colle à certains endroits. La solution ?
- soit il y a un manque de matière minime, et là utiliser la colle époxy bi-composant rouge (moins de temps de séchage, elle coulera moins que la bleue),
- soit il y a un véritable trou (mais avec quoi avez-vous coupé votre didje ? une tronçonneuse ?) et il est préférable d’utiliser une pâte à bois bi-composant (pas de diminution de volume au séchage, dureté appréciable). Une fois sèche, cette pâte se travaille comme le bois (plane, ponçage).
Puis alors refaites de même avec la plane là ou vous avez remis de la colle. Il est d’ailleurs parfois préférable d’attendre au moins le temps indiqué pour la solidité maximale, voir le double de temps, au moins pour le ponçage. Car si cela ne gène pas trop de couper de la colle un peu molle avec une plane, un ponçage d’une colle pas totalement sèche avec une ponceuse électrique (voire à la main) vous pourrit les papiers et réchauffe la colle qui s’étale à moitié… Attendez donc le double de temps pour poncer, c’est mieux.
Le ponçage proprement dit s’effectue avec une ponceuse électrique (modèles rotatif particulièrement facile d’utilisation) et du papier de verre moyen 80, voire 100. Inutile d’en enlever trop, surtout que vous diminuez d’autant l’épaisseur, et fragilisez donc le futur didje ! inutile aussi de trop appuyer ; n’hésitez pas, enfin, à changer un papier usé (avant d'user le plateau de la ponceuse…plus cher !).
Bien sûr vous pouvez utiliser vos petites mains, avec des gants, mais c’est plus long et plus fatigant… Mais moins coûteux en matériel et électricité.
Je conseillerais trois ponçages successifs :
- dégrossissant au papier de verre 80, à la ponceuse électrique rotative,
- lissant, au papier de verre plus fin 120 (voir plus), que l’on peut toujours réaliser à la ponceuse électrique,
- de finition, au papier de verre 120 ou plus, fait à la main, dans le sens des fibres du bois.
Les deux extrémités, dont l’épaisseur avait été laissée un peu plus grande, sont fignolées :
- la sortie voit son épaisseur amoindrie grâce à une lime à bois (une bonne lime mi-courbe). N’hésitez pas à laisser 8 mm, voire 5 mm si vous pensez que votre bois est très solide ! Cela a de l’importance car c’est la sortie qui distribue le son… Plus celle-ci sera fine, et plus le volume sonore sera grand, et la distribution large.
- l’embouchure doit être préparée pour pouvoir jouer correctement (vous devez bien sûr à ce stade savoir dans quel sens vous tournerez le didje pour jouer) : elle doit être coupée perpendiculairement à la “trajectoire” du didje. Cependant, elle peut être légèrement biseautée si le didje part vers le bas quand vous jouez (voir schéma ci contre, didje vu de coté). Faites cela à la ponceuse. Puis limez l’intérieur jusqu’à ce que l’embouchure vous paraisse d’une taille convenable, en vous souvenant qu’il vaut mieux la faire trop grande et rajouter de la cire d’abeille, que trop petite et devoir la retravailler une fois le didje vernis…
Ci-contre les dimensions d’une embouchure type, ovalisées horizontalement, jouable sans cire.
Mes embouchures sont ovalisées, horizontalement (je joue de face), mais cela ne doit pas être la règle, car à chacun son embouchure. Il est vrai cependant que quand vous passez votre didje à un aborigène pour qu’il l’essaie, il a souvent tendance à en agrandir l’ouverture, surtout si vous êtes débutant de coté (petite ouverture plus facile à jouer).
Vernissage
Outils et matériel : suivant ce que vous voulez comme "protection : pinceau, white spirit, vitrificateur diluable à l’eau (bioréthane) et au white spirit (polyuréthane). Inutile de préciser qu’au vue de la puanteur (j’exagère) de ces produits, vous ferez cela dans un lieu bien aéré !
Pourquoi vernir un didgeridoo ?
- pour protéger l’intérieur de l’humidité créée par le jeu, malgré que cette dernière soit nécessaire pour le jeu. Vernir diminue le gonflement du bois sous l’impact de l’absorption d’eau (de bave), et donc le risque de fissure… Evidemment, la mare de bave en bout de didje après quelques minutes ou heures de jeu n’en sera que plus grande… si vous n'avalez jamais pendant le jeu !
- pour limiter l’impact des changements de température, par exemple du à un jeu lorsque le didje est froid (hiver…).
- pour protéger l'extérieur, contre la pluie, et mécanique, car plusieurs couches de vitrificateur solidifie le didje (important, voire nécessaire si l’épaisseur est de l’aubier tout mou).
Choix du vernis pour un didgeridoo ?
Au fil du temps, j'ai adapté mes pratiques de protection
: au début j'utilisais du vitrificateur dégueu et puant et hyper chimique (polyuréthane diluable au white spirit = double pollution, du didje et du pinceau, et de la nature), puis je suis passé au bioréthane pour l'intérieur (diluable à l'eau), et au mélange huile+polyuréthane pour l'extérieur. Maintenant je conseillerais d'éviter à tout prix les produits chimiques et/ou non diluable à l'eau, notamment car on respire le didje: soit vous avez mis cette saloperie à l'intérieur et quand on joue ça chauffe et ça pue et on le respire. Soit vous avez mis cette saloperie à l'extérieur et on a le nez dessus quand on joue. Encore, à l'extérieur, ça finit par être bien sec et ne plus puer, mais à l'intérieur, ça pue pendant des lustres...
NB: dans tous les cas, les indications d'utilisations sont données ici à titre indicatif. Lisez bien la notice de votre produit.
- cire d'antiquaire (cire d'abeille + essence de térébenthine): appliquer à l'extérieur, dans le sens du bois. Laisser sécher 1 heure. Lustrer avec un chiffon non pelucheux. À faire ± tous les mois suivant utilisation et biotope du didje. Par exemple la Starwax fabulous, en forme non liquide, mais prenez une autre marque si ça vous chante, hein...
- un vitrificateur diluable à l’eau (Bioréthane : facilité de nettoyage du matériel, odeur moindre) pour l’intérieur, en passant déjà deux couches avant collage, en faisant donc attention de ne pas en mettre sur les bords où s’effectuera le collage). On attend 2 heures entre chaque couches que l’on préfèrera fines.
- [à éviter !] un vitrificateur diluable au white spirit (polyuréthane : odeur forte) pour l’extérieur, car plus solide, et donne du contraste (un peu jaune) aux fibres du bois (contrairement au précédent). On met là aussi des couches fines (2 ou 3), muni de gants, espacées de 6 heures, en ponçant éventuellement (très légèrement, à la main) entre chaque avec du papier de verre 100-120. On pourra insister au niveau des nœuds et autres fissures.
Ces deux produits existent en mat ou brillant (voire ciré), et avec 0,75 L, ça fait largement plusieurs didjes (couches fines : il est largement préférable, pour la dureté recherchée, de passer des couches fines –une dizaine-, plutôt que 3 couches qui coulent !! Bob Druet en passerait une quinzaine, d’un produit d’une mixture à lui). Je sais, le séchage est long et fastidieux… et vous êtes un occidental pressé… Apprenez la patience, vous ne le regretterez pas !
Si vous voulez garder un certains contact avec le bois, mais augmenter le contraste avec un peu de polyuréthane, il existe des produits à base de polyuréthane et d'huiles, pour bois.
Comment vernir l'intérieur ?
Une méthode simple:
- nettoyage du didje,
- didje sec (ne pas avoir joué dedans juste avant),
- on bouche l'embouchure (car plus petite) hermétiquement avec un chiffon mis en boule,
- on retourne le didje et on coule suffisamment de vernis dedans.
- on bouche la sortie (un caoutchouc de chambre à air de camion bien maintenu marche pas mal)
- et on retourne le didje plusieurs fois en le faisant tourner d'un quart de tour à chaque fois pour bien en mettre partout.
- Au finale on fait dégueu*** :Sp le didje du surplus dans le pot, suffisamment longtemps, en tournant un peu.
Et voilà ! votre didje est terminé ! Un petit coup de cire d’abeille pour l'embouchure si nécessaire et le tour est joué !