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Evidage

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Des gouges, d’au moins deux largeurs différentes : une de 25-30 mm et une autre de 18-20mm. C’est quoi une gouge ? C’est une sorte de ciseaux à bois mais arrondi… Inutile donc de vous rappeler les consignes de sécurité !!

On utilisera des petites gouges un peu spéciales pour creuser les nœuds.

Il faut aussi un maillet… et là je parle de maillet en bois, et pas de marteau ! Vous comprendrez le pourquoi du comment quand vous aurez donné plus de 300 coups d’un lourd marteau, qui plus est vous bousille le bout de la gouge (sans parler de la tendinite qui vous guette le coude !).

Quelle épaisseur ?

La première étape est de définir l’épaisseur… Il faut déjà que l’on retombe bien en face lorsque l’on applique les deux parties l’une contre l’autre, car sinon on risque d’avoir un manque d’épaisseur une fois que l’on aura égalisé après collage. En règle générale, on peut laisser 1 cm d’épaisseur, sachant que rien n’est fixe, et que cela va varier en fonction de la fragilité, de la forme du yidaki.
Notez bien qu’on laisse en général à peine plus d’épaisseur aux deux extrémités, et cela car on limera l’intérieur une fois le collage terminé.
En général, on prend appui avec un doigt sur le bord du didje et on trace le trait en suivant le bord, si possible avec les bons petits crayons gras rouge et bleu (dans tous les bons magasins de bricolage) : ça se voit bien et ça part difficilement.
Il est possible, dans un soucis acoustique, de faire le dernier tiers plus fin.

L'évidage proprement dit

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La deuxième étape : creuser ! On positionne le didje de manière à ce qu’il soit bien tenu : on peut le mettre dans un étau (attention à ne pas trop serrer, surtout une fois creusé !!), mais je préfère personnellement travailler à même le sol, sur une épaisse couverture pliée en 3 ou 4, ce qui amortit les chocs, surtout lorsque l’on arrive à 1 cm d’épaisseur (certains bois sont très fragile, notamment s’il ne reste que le “aubier”). Ensuite pour tenir le didje, deux solutions : avec les pieds (nus bien sûr… mais attention de ne pas prendre un coup de gouge !) ou en posant une extrémité du demi didje contre un mur ou autre, de manière à ce qu’il n’avance pas à chaque coup de marteau (mais attention dans ce cas: creuser le bout en appui en dernier !!). On peut aussi “border” l’extrémité du demi didje avec la couverture, et marcher sur le pli pour bloquer notre bout de bois.

Là il vaut mieux réfléchir aussi par où commencer : on débute par les parties les plus solides pour finir par les plus fragiles (faible épaisseur…). On garde en général les deux extrémités pour la fin, sachant qu’en plus on s’appuie souvent sur l’une d’elle pour creuser (le didjeridu en forme de pipe ci-dessous a cassé car je me suis appuyé sur une partie déjà creusée…).

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On commence avec la petite gouge par creuser en un ou deux passage(s) seulement tout le long du trait, ce qui nous évitera par la suite de déraper malencontreusement sur notre épaisseur ;) .
Ensuite vous pouvez y aller directement avec la grosse gouge, toujours dans le sens du bois (le mieux est de suivre les fibres, ce qui est possible sur des bois très fibreux tel que l’acacia, mais sinon on coupe les fibres ; si la gouge s’enfonce sous les fibres, on risque d'en enlever trop d’un coup, d’aller trop profond et d’attaquer notre épaisseur). En règle générale, on coupe de l’embouchure à la sortie, en commençant par les bords, puis le milieu, puis on refait les bords (avec la petite gouge si nécessaire), puis on refait le milieu, etc.… Et cela jusqu’à ce que l’épaisseur soit bonne. Là c’est un peu au pifomètre avec la sensation donnée par la paroi entre nos deux doigts. On pourrait bien sûr être super précis, mais à quoi bon… les termites ne le sont pas, alors pourquoi nous ?
Les nœuds sont à fignoler à la petite gouge, voire à la gouge très petite arrondie, car vous avez normalement laissé extérieurement de quoi les creuser intérieurement.

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Pour un yidaki qui serait d'un diamètre moyen à très grand, le bois a tendance à travailler , notamment en largeur lorsqu’il est creusé : les deux bords de la même partie s’écartent l’un de l’autre (flèches rouges), et en même temps ne sont plus dans le même plan (voir schéma, troisième figure). Aussi doit-on pour avoir une jointure nickel enlever de la matière (correspondant aux 4 parties rouges sur le schéma ci-contre).

Sinon, on se retrouve aussi à utiliser davantage de colle… ce qui augmente mine de crayon l’investissement !
Cependant, certains didjes assez petit en diamètre et dont le bois est assez sec ne travaillent pas trop et ne nécessitent pas un tel ajustement.

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Une fois creusé, la finition consiste à enlever à la gouge sans marteau toutes les petites arêtes laissées par les gorges creusées, mais vous pouvez évidemment vous arrêter là (le son peut en ressortir plus traditionnel). Si on pousse un peu le bouchon, on ponce au papier de verre gros grains (40-50) à l’intérieur, ainsi qu’une ou deux couche(s) de Bioréthane (un vitrificateur à l’eau, mais lessivable, donc n’ayez crainte, ce ne sont pas vos litres de bave qui le dilueront !). Attention cependant de ne pas en mettre sur les bords à coller (et les poncer le cas échéant).

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Les nœuds, source de fragilité, peuvent être recouvert sur une fine couche, sur la face intérieure du didje, par un mastic époxy (séchage court en 20 min, se travaille comme le bois par la suite), ou de la colle bi-composant, ou encore un mélange sciure (du même bois) + colle à bois vinylique (blanche).

On peut aussi utiliser ce mastic un peu partout où les jours ou les trous sont trop gros pour la colle époxy, là où le bois a été mangé par des bestioles aussi.

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Chaque bord est néanmoins poncé légèrement et rapidement (grain 80-100), histoire de redonner un peu de mordant et d’enlever d’éventuelles “échardes”.

Voilà l’aspect de votre didje avant collage !
Ici il s'agit d'un didje Y, permettant d'avoir 2 notes de base: le son devient plus grave en bouchant une embouchure, ce qui augmente les capacités de jeu !
Celui-ci a quand même l'inconvénient d'avoir les 2 embouchures trop rapprochée, et on se prend quand même une partie du son dans les oreilles...

Voilà, une fois les deux hémididjes creusés, l’étape suivante vous attends ! Impatient ?