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Ecorcer un didgeridoo

Pourquoi écorcer un didjeridu  ?

Il y a plusieurs raisons à cela :

  • l’écorce est trop épaisse / pas jolie / abimée : on allège donc ainsi le didjeridu final
  • on s’assure de l’intégrité de la branche : parfois des larves d’insectes sont en train de manger le bois , au chaud sous l’écorce. En général, il y a des traces du passage de ces insectes, mais parfois que lors de leur sortie
  • écorcer, c’est avoir la possibilité de retravailler les diamètres d’embouchure et de sortie du didjeridu.
  • peindre le didjeridu est souvent plus simple une fois écorcé

Cela dit, mon dernier didjeridu sandwich avait une écorce jolie et très fine. Malgré qu’elle soit abimée, je l’ai laissé, examinant bien d’éventuels trous d’insectes. Je lui ai fait une peinture tribale noire.

Outils

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Planes, parfois scie (égoïne de l'étape précédente ou plus fine). Les planes sont formées d’une lame incurvée et biseautée d’un coté (elles ont donc un sens d’utilisation !) avec deux poignées aux extrémités. On en trouve à relativement bas prix dans les brocantes (2 à 4 euros), mais il est parfois nécessaire de les nettoyer (brosse métallique) et de les aiguiser (meuleuse pour les plus aguerris, puis pierre à aiguiser).

J’insiste d’ailleurs ici sur le fait que les outils coupants sont très dangereux, mais doivent être toujours parfaitement aiguisés. C’est ainsi comme cela que l’on forcera le moins pour couper, d’où moins de dérapage… Les outils sont presque exclusivement à utiliser vers l’extérieur : je veux dire par là de ne jamais les diriger vers soi (surtout pour les ciseaux à bois), excepté pour les planes, que l'on utilise vers le bas, ou vers soi.

Doit-on laisser sécher une branche? C'est connu, tout bon menuisier fait sécher son bois pendant des années avant d'y toucher, pour éviter les déformations et autres fissures. Le bois met plusieurs années pour sécher à coeur (il sèche d'une dizaine de cm par an). Heureusement, nous n'avons pas besoin d'être de bons menuisiers pour faire nos didjes pour deux raisons : - ça n'est pas grave si le coeur n'est pas sec puisqu'on l'enlève, - les fissures sont réparables. Cela dit, si le bois est sec, c'est mieux.

Ecorçage proprement dit

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Si la branche a encore son écorce, il faut l’enlever bien sûr, et on retrouve là tout l’intérêt du bois déjà bien sec où elle s’enlève très facilement… Elle est même d’ailleurs parfois déjà enlevée lorsqu’on ramasse la branche ! Attention tout de même lors de cette opération à ne pas abîmer le bois en dessous. Une fois écorcé, le bois se dessèche parfois très vite (s’il ne l’était pas dès le début), et il faut donc creuser le plus rapidement les "hémididjes", et laisser les parties (ou les branches, avant écorçage) dans un endroit un peu humide à l’ombre : une cave semble le meilleur endroit !

Former la branche/tronc

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Forme générale

Cela permet de donner une forme d’entonnoir à la branche, pour les raisons citées plus haut. On peut cependant laisser les branches telles quelles. On donne cette forme en utilisant les planes, en coupant en général dans le sens sortie-embouchure. S’il y a des nœuds, le mieux est de les laisser en les contournant, il n’en seront que plus solides, puisqu’ainsi on ne coupe pas les fibres du bois J. De plus, cela donne des petites bosses au didje final du plus bel effet ! La meilleure position pour ces opérations est d’avoir le didje coincé dans un établi de poche (12 euros pour les moins chers, et très utiles !) à l’horizontal ou à la verticale : on est alors assis par terre, et on utilise les planes en les tirant vers nous comme si l'on faisait du rameur. Les planes s’utilisent aussi en les poussant, notamment utile pour les extrémités. Si vos planes ne coupent pas très bien ou si vous avez à faire du travail d’horloger, vous pouvez donner un mouvement de cisaillement de gauche à droite (ou inversement) en même temps que le mouvement de va et vient.

Comme on donne à l’avance la forme quasi finale du didje, il faut essayer de faire du bon boulot. Je dirais que c’est l’étape la plus importante à mon sens dans la fabrication d’un sanddidje, et cela pour deux raisons :

  • c’est ce qui va donner au yidaki son originalité, en particulier sa note puisque l’on va influer sur son volume interne, mais aussi sa back pressure… Bien essayer alors de faire un premier tiers de faible diamètre, puis un deuxième tiers bien dans le prolongement, en entonnoir… le troisième tiers peut être un peu n’importe comment, mais en général en cloche et de diamètre bien supérieur si l’on veut un didje puissant dont le son emplit tout la zone où l’on joue.
  • une fois coupé, c’est par rapport à la surface extérieure que l’on va définir l’épaisseur du didje pour le creuser jusqu’au maximum, et il faut donc que l’extérieur soit nickel. De là dépendra les qualités vibratoires et donc acoustiques du yidaki !

 

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Embouchure

L’extrémité doit être coupé bien perpendiculairement, surtout si vous jouez de face (voir schéma ci contre, vue de dessus du didje). Il faut aussi bien savoir comment on aime l’embouchure : forme (ronde, ovale), taille… On doit alors savoir ici comment on va jouer dans notre futur didje, car si on a une embouchure ovale, il ne s’agit pas de se tromper de sens. De même, il vaut mieux faire l’ouverture trop grande quitte à mettre de la cire, que de se retrouver à l’agrandir après le vernis ou la peinture…mais nous y reviendront.